mardi 25 septembre 2007

Alban Elued

Nous avons célébré dimanche 23 Septembre l'équinoxe d'Automne à la clairière d'Edobola. Une journée bénie par les dieux, immergée le matin dans un épais brouillard puis baignée de lumière ; eau et feu... Alban Elued, Lumière sur l'eau...

Le rituel se déroula avec la clairière du Chêne, en compagnie d'Aodhfin Eoghan et de Giovanni (invité). Cérémonie inaugurée par la venue d'un sanglier alors que nous nous apprêtions à entrer dans le cercle... Moment intense, à écouter son souffle haletant, à admirer son imposante présence, à le regarder s'arrêter un instant puis reprendre son chemin...

L'été est passé, la terre a donné, elle reprend, maintenant. Retombent à elle, fruits, feuilles, lumière, eau du ciel.
Et nous, qu'avons-nous à donner ? De quoi devons-nous nous débarrasser afin de pouvoir nous transformer dans son immense chaudron et de mieux renaître au printemps ? Sommes-nous prêts à affronter les changements de l'hiver, l'obscurité qui nous guette, le froid de la nuit ?...

Et cette lumière chaude qui faiblit peu à peu, ce feu qui s'éteint et se couche derrière l'océan...

Comme un dernier adieu, les flammes du chaudron se sont ravivées alors que nous remerciions le Sud et ont dansé encore quelques instants pour nous. Histoire de nous rappeler qu'elles reviendront bientôt plus fortes réchauffer nos coeurs et nos âmes et illuminer à nouveau la terre et le ciel.
Armana

~~~~~~~~~~~~~~
Plein d'émotions en nos coeurs vécues au creux de la forêt, obscure et douce, chevauchant la roue de l'année qui nous porte vers la fin de l'année à Samonios...
Astur

mercredi 12 septembre 2007

Manifeste et actions pour la défense et la protection des Lieux Sacrés.

MANIFESTE
Pour le respect et la protection des lieux sacrés ancestraux

signez la pétition

Chaque histoire personnelle, chaque histoire familiale se trouve jalonnée de lieux qui prennent alors un sens particulier dans notre vie. Ces lieux restent gravés dans la mémoire, lieu de naissance, lieu de rencontre, lieu d’épousailles, lieu de deuil.
Ces lieux ont pour nous une autre dimension, si nous aimons y penser avec tendresse ou peine, joie ou regret nous y passons rarement sans ce silence qui touche jusqu’au plus profond de nos âmes. Ces lieux ont dans notre vie un sens sacré.
Mais il n’est pas que dans la vie de l’homme, cela est vrai tout autant, dans la vie des communautés. Chaque culture, par le biais de la tradition s’ancre dans la mémoire collective qui elle-même trouve le sens de son essence, tant à travers le temps qu’à travers l’espace. Le temps s’égrène à travers l’histoire et l’espace se met en place à travers ce qui devient des lieux sacrés. Ces lieux sacrés sont des lieux chargés d’histoire, de combats perdus, de guerres gagnées, de traités signés, de pactes et d’alliances passées.
Il est important pour l’humain d’avoir ce fil tenu de transmission, qui lui donne le don de la parole, le don de sa propre essence, son histoire et sa manière de la vivre. Il est sans aucun doute le seul animal qui ait besoin de faire l’apprentissage de ce qu’il est et d’où il vient pour se tenir debout et dire les mots de sa langue maternelle. Un homme sans la présence des hommes ne connaît pas d’instinct les mots de ses pères.
Ce sens transmis parcourt ainsi les vies personnelles et les cultures, mais encore plus la vie spirituelle et l’âme. Toutes les croyances ont des lieux sacrés, sur lesquels les hommes vont se recueillir, transcendant le temps. Les lieux portent alors la mémoire de leur croyance, ils sont tels des gardiens, un lien entre nos ancêtres et nous, que nous pourrons à notre tour, à force de vigilance, transmettre à nos enfants.
Ces lieux sacrés ont un rôle primordial structurant. Ils permettent à chacun de se retourner sur son passé, et nous lient à tout ce qui nous dépasse et nous entoure.
Nous sommes bien d’accord pour reconnaître les lieux sacrés des religions du livre, tous bien d’accord pour refuser les profanations des temples et des églises, des cimetières et des espaces naturels revêtant un impact écologique fort.
Les anciennes croyances, les traditions, ne font pas exception, elles ont leurs lieux sacrés, leurs cimetières et les espaces que la Nature veut bien leur conférer pour coucher leurs rêves et leurs mythes. Pourquoi minimisons- nous le rôle spirituel de certains de ces lieux ? Pourquoi omettons nous la valeur traditionnelle de tels lieux ?
L’histoire tend à ne garder que la version des vainqueurs, mais le vaincu n’est pas pour autant éradiqué quand il continue de croire, transmettant "du sens" à toute une communauté qui s’y abreuve.
Il en est ainsi des lieux de cultes de nos traditions les plus anciennes, pérennisées par la profondeur de ce qu’elles incarnent en chacun de nous, que nous soyons croyants des anciennes religions, ou tout simplement respectueux des traditions.
Notre Terre porte en elle des sites où nos ancêtres ont vécu, travaillé, aimé, souffert, prié, où ils sont ensevelis. Certes ces sites portent souvent les châteaux et les cathédrales, bien connus et protégés par les lois sur les monuments historiques.
Mais d’autres lieux tout aussi sacrés pour notre mémoire collective échappent à tout système de protection.
"La Nature est un Temple où de vivants piliers …." disait le poète et nous sommes nombreux, attachés à ces fûts de chênes, à ces promontoires et à ces herbes, par une foi, par un attachement à la tradition, par un respect de l’ancestral héritage ou par le rapport sacré à la nature.
Les peuples amérindiens sont reconnus porteurs d’une beauté de culte par leur rapport à la terre sacrée, en quoi serions- nous plus ignares, plus « folkloriques » à réclamer le respect pour cette terre que nous aimons ? Ils sont pour nous des lieux de poésies, de vie, de science et de prières comme ils le furent pour nos ancêtres, et comme ils pourront être pour ceux qui nous succèderont.
Aujourd'hui, nombre de ces lieux sont menacés. Tara, Brocéliande, Gergovie, Carnac, Pointe du Raz … Combien sont-ils aujourd'hui, mis en péril ici par une décharge d'ordures ménagères, là par une carrière, ailleurs par une autoroute ou par une horde de touristes irrespectueux ?
Ces lieux où notre humanité prend racine, il nous revient à nous, hommes du XXI° siècle, de les conserver, de les protéger pour les transmettre à nos enfants afin qu'eux aussi, le moment venu, puissent faire leur devoir de mémoire, et se rappeler d'où ils viennent.
Il nous appartient de veiller à ce que les aménagements pour l'avenir ne se fassent pas au détriment des trésors qui nous ont été légués par ceux qui nous ont précédés, que ce soit un lieu d’histoire, une trace de mythe, de vieille croyance ou un joyau naturel.
Le monde moderne offre un précieux héritage de liberté et laisse couler hors des secrets des traditions qui ne nous ont jamais totalement quittées. Nous sommes à nouveau des êtres parlants, priants en dehors du silence, et prêts à réclamer ce que chacun est en droit de réclamer comme un du incontestable, la protection et la sauvegarde des lieux, en France et en Europe traditionnellement sacrés.
Dès lors, nous aspirons simplement à quelques procédures simples, notamment :
*Que le comité de défense des lieux sacrés soit reconnu et que ce collectif commence par établir une liste non exhaustive et cartographiée des lieux qui sont sacrés au titre de nos traditions culturelles et spirituelles.

*Que ce collectif soit consulté pour tout projet d'aménagement, en temps que personne publique associée.
*Que l'aspect religieux et sacré de ces sites, y compris naturels et/ou apparemment vierges d'occupation, soit effectivement pris en compte comme contrainte, au même titre que la protection de l'environnement, la géologie, l'activité économique, l'habitat

*Qu'en cas d'impossibilité avérée d'épargner un lieu, celui-ci fasse légitimement l'objet de mesures compensatoires : déplacement, travaux d'intégration.
"Protéger, c’est restituer au public sa mémoire et son histoire" (site de la DRAC)
signez la pétition