par Yavanna - Mabinog
La veille, nous avons accompagné le coucher du soleil par un feu crépitant, tipi de bûches fumantes. Bâton enflammé, roues, spirales et nœuds de feu dans la nuit. Chansons accompagnées de la harpe. Nous avons longuement savouré la compagnie du feu, allumer là pour nourrir de sa vitalité le soleil dans la seconde moitié de sa course. Avançant nos mains de la fraîcheur de la nuit tombante vers le tapis de braises rougeoyantes, nous avons goûté cette sensation délicieusement troublante de plonger dans une masse vivante de chaleur, prête à se laisser modeler par les gestes lents de nos doigts, la danse de nos poignets.
Le lendemain, sous le brûlant soleil d’été, au sommet de sa gloire, au zénith de sa chaleur, au seuil de son lent déclin, nous avons honoré, encouragé, nourri le Mabon de nos offrandes, pour lui donner l’énergie de continuer encore le plus longtemps possible de darder sur la terre ses rayons bienfaisants, qui viendront aider les récoltes à mûrir, les plantes à s’épanouir. Personnellement, je lui ai offert une croix de joncs frais confectionnée la veille pour son énergie fraîche et jeune, sa vitalité vert clair, lisse et souple. Nous lui avons également demandé de bénir les bouquets de fleurs solsticiales, gorgées de l’énergie de l’astre à son apogée, que nous avons ensuite ramenés dans nos foyers, pour veiller sur le seuil, après avoir brûlé les bouquets de l’an passé, symbole du cycle éternel, qui passe, meurt puis renaît, semblable mais différent.
Un nouveau Mabinog a frappé à cette occasion à la porte de notre clairière. Nous l’avons accueilli avec les questions d’usage, qui ont amené, comme souvent, des réponses inattendues. À se demander parfois qui de l’arrivant ou du cercle qui l’accueille, est le plus transformé par cette cérémonie d’intronisation…
(Il est aussi devenu notre reporter en chef, et les photos de cet article sont de lui. Merci Gwydyon !)
Nous avons eu le bonheur de voir que les sangliers entretemps avaient honoré le lieu, laissant traces blanches d’argiles et soies collées le long des troncs, fouillant le sol. Les énergies changent, descendent, passant de l’air à la terre ; les souffrances du lieu, nous l’espérons, s’apaisent.
Au pied de l’arbre honoré par les sangliers, le bol chantant tibétain qui m’a servi à insuffler à l’eau la vibration vitale avant la purification du cercle… ou comment détourner des objets d’autres traditions au gré de l’inspiration.
Le temps de ces retrouvailles sur la roue de l’année paraît toujours trop court, mais l’on en revient toujours emplis de cette énergie nouvelle, envie de créer, de partager malgré la distance, de préparer la prochaine rencontre pour qu’elle soit encore plus riche, plus nourrissante, pour le coeur comme pour l’âme.
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